Crapaud-poilu et Chouchou se ressemblent sur plein de points et sont dissemblables sur plein d'autres.
Ils ont en commun des yeux bleus, des cheveux plutôt foncés, une tendance à l’embonpoint, ils sont trapus tous les deux. Ils aiment faire la cuisine, ils sont boudeurs et soupe-au-lait, ils aiment les jeux vidéos avec parcimonie et seulement par période, ils font pipi assis.
Ils ne se ressemblent pas pour d'autres... Crapaud-poilu fait du repassage (même sans qu'on lui demande), file à peu près volontiers un coup de main pour le ménage, change ses draps tout seul, n'a pas peur que la lave-vaisselle lui dévore la main et peut faire une machine si je m'absente, il travaille bien à l'école et trouve que le latin, c'est pas trop chiant. Chouchou sait faire toute l'électricité d'une maison, du saucisson à l'ail qui déchire et conduire une Harley-Davidson.
Il y a un autre truc qui les lie, ou plutôt qui les ligue contre moi. Leur haine farouche de l'odeur du vernis à ongles et du dissolvant. C'est tellement virulent que je suis obligée de me cacher ! Je ne faisais pas plus attention lorsque j'étais ado et que je ne voulais pas que mes parents me chopent à fumer. Dans la salle de bains, j'attrape la bouteille doucement et je vais vite jeter les cotons dans la poubelle de DEHORS (la grosse). Ça c'est pour l'épisode dissolvant.
Pour le vernis, il faut que j'aille dehors. Moi. Entièrement. A l'extérieur, même l'hiver. Et si j'essaye de déroger à cette règle stupide, si j'essaye d'effectuer la pose en douce dans une autre pièce de la maison, leur radar de nez anti-vernis se met instantanément en route et je me fais conspuer. Dans ma propre maison.
Alors que tous ces mimis vernis n'attendent qu'une chose : qu'on les expose, qu'on les utilise, qu'on les aime... Moi je m'en fous de l'odeur, je ne dis pas que j'irais les sniffer par plaisir mais ça ne dure pas 4 heures non plus. Faut pas pousser, c'est supportable...
C'est génétique tu crois ce rejet ? C'est un gène de ma famille ou c'est un gène masculin ?