Jeter me fait du bien. Je suis une adepte du classement vertical, aussi bien au boulot que chez moi. Aussi bien pour les fichiers informatiques que pour les papiers, que pour les objets inutiles. Je donne ou je vends mes vêtements dès que je ne les ai pas portés une saison durant, je donne les livres lus, je casse la vaisselle… A tel point que lorsqu’il y a un vide-greniers… ben.. j’ai pas grand-chose à vendre.
Malgré tout, je ne le fais pas systématiquement et des fois, ça s’entasse.
Samedi, avec mon Crapaud on a fait du tri pour aller à la déchetterie : des cartons en pagaille, un vieux fer à repasser hors d’usage, des vieux téléphones avec des chargeurs qui ne correspondaient pas, un réservoir, des tuyaux, des vieux tee-shirts sans couleur, des bouts de polystyrène issus d’emballage de je ne sais pas quoi, des cagettes, des bouteilles vides, et… les deux sacs poubelle de mauvaises herbes de ma séance de jardinage de l’autre jour plus des branches. Plein de branches.
La Grosse Bleue débarrassée de ses sièges arrières et remplie ras-la-gueule, on a fait deux allers retours à la déchetterie, un peu de causette au gars qui dit « ça, ça va là, ça, ça va pas là ! » et avec qui je veille à être toujours aimable, d’une part parce qu’il a pas forcément un boulot marrant et d’autre part parce que comme ça quand j’y vais seule, il m’aide à décharger. « Laissez Madame, je vais le faire »… De toutes façons, je suis toujours aimable, je vois pas pourquoi je précise. (avance connassse avec ta remorque).
Tu vas dire « on s’en fout ». Ouais. C’était pour te dire qu’une fois que ça c’est fait, comme quand j’ai trié mes papiers l’autre jour, je me sens apaisée. C’est pareil lorsque la maison est un capharnaüm et que je range. Je me sens apaisée. Et pourtant j’ai un mal fou à m’y mettre ce qui est paradoxal puisque ça me fait autant de bien… Total, mon tiroir à papiers est vide et attend d’être rempli à nouveau et le préau n’abrite plus que 15 m3 de merdier au lieu de 35. C’est déjà ça.
Je ne suis pas attachée aux choses matérielles, je crois que ça vient de mon éducation. Je n’ai jamais vu mes parents se mettre sens dessus dessous parce qu’on avait pété un verre, même en cristal. Je ne me suis jamais sentie meurtrie parce que j’avais éraflé la bagnole. Et si je casse quelque chose ou que je le perds, il y a vraiment peu de chance que ça me mine. Chouchou et moi là-dessus, on est profondément différent et cela a créé des tensions souvent. Peut-être parce que j’ai eu la chance de ne jamais manquer de rien et que les choses arrivaient facilement. Peut-être aussi que ce sont plus les gens qui m’ont offert les choses qui comptent, plutôt que la chose elle-même. Je ne dis pas que je me fous des cadeaux, j’adoooore les cadeaux ! Mais disons que tout objet est relié à une personne et je préfère les personnes. Je n’ai eu aucun scrupule à donner les vêtements de bébé de mon fils lorsque j’ai su qu’il n’y aurait pas de deuxième, quel intérêt de garder une grenouillère qui ne resservira jamais ?
A vrai dire, il y a tout de même certaines choses auxquelles je suis attachée et qui me suivent depuis des années. Des objets qui sont en lien avec des personnes qui m’étaient ou qui me sont chères, quelques rares exceptions que je garde précieusement. Celles-là, c’est vrai, ça me ferait mal si j’en étais séparée.
Toi, tu jettes ou tu gardes ?