Vous les filles qui kiffez mon gosse, qui passez votre temps à l'encenser, à dire que c'est un gentil gamin (c'est vrai) et tout et tout... Faut quand même que vous sachiez que je suis en limite d'acceptation de harcèlement et de mauvaise foi.
J'attends que les épreuves du bac soient terminées et après, on va mettre deux ou trois choses au point.
1- Arrête de me parler comme à un chien
Parce que, au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, je ne mange pas de croquettes (ou alors très exceptionnellement et seulement après 14 Gin tonic), je n'ai pas la queue qui frétille et je ne fais pas pipi contre un arbre. Je ne suis pas un chien.
Donc ta mauvaise humeur, alors que je n'en suis pas toujours à l'origine, tu peux la garder ou la déverser sur quelqu'un d'autre, moi j'ai autre chose à foutre que de prendre dans les dents des paroles abruptes et un ton hargneux. J'ai déjà donné.
Ma psy-chouchoute m'avait expliqué que c'était normal qu'un enfant déverse sa colère sur sa mère (surtout un garçon) parce qu'il sait inconsciemment que quoi qu'il dise, elle l'aimera toujours et que ça lui permet de relâcher la pression sans craindre les conséquences. Crapaud-poilu doit un peu être en mode cocotte-minute en ce moment, je veux bien le comprendre, c'est pour ça que j'attends de voir si la soupape fonctionne seule après les exams ou s'il va falloir que j'intervienne manuellement...
2- Je fais ce que je peux pour la bagnole, inutile d'être en boucle tout le temps.
Ou de m'envoyer cinquante liens d'annonces vers Le Bon Coin, j'ai bien compris que ce serait pratique que tu aies une voiture. Pratique, ok. Finançable... beaucoup moins.
Parce qu'au-delà de l'achat dudit véhicule, même si on trouve un vieux crincrin à 800 € (que je n'ai pas forcément), faut l'assurer, faut mettre de l'essence dedans...
Alors tu me diras qu'il pourrait trouver un boulot cet été pour payer tout ça. Je te promets qu'il a cherché, mais sans piston, c'est quasi mission impossible. Et sans voiture, encore plus compliqué quand on a deux maisons qui ne sont pas proches l'une de l'autre. Je comprends tout ça, j'aimerais qu'il comprenne aussi mes contraintes et qu'il ne rouspète pas tout le temps (voir point 1)
3- Et même si je trouve une bagnole, tu prendras ce qu'on trouve !
Nan parce que je me suis quand même fait envoyer dans la figure récemment"Nan mais Maman, pas un Kangoo, faut pas pousser quand même !"
Pardon ? De quoi ? Mais Môssieur a des exigences sur le modèle ?! Et tu veux pas la clim en plus ?!
4- Arrête de me dire ce que tu voudrais dire à ton père mais que tu ne peux/veux pas lui dire.
Moi, je suis ta mère. Si tu as un truc à dire ou à reprocher à ton père, à 18 ans, il me semble que tu es assez grand pour le faire seul. Encore une fois, j'ai déjà beaucoup donné dans ce sens pour apaiser les tensions père-fils, au prix de multiples crises de tronche-en-biais des deux côtés, durant des années. Je n'aime pas beaucoup faire le tampon tout le temps. C'est usant. Et la ficelle qui dépasse, c'est pas seyant.
Oui il a des torts. J'en ai aussi et tu quoque mi fili, tu en as parfois aussi. Mais je ne veux plus assumer les torts de ton père à sa place, d'autant que j'ai déjà un gros paquet de trucs pas cool à régler avec lui. Donc si ça te défrise qu'il te fasse lever trop tôt le matin pour je ne sais quelle raison... ben... Démerde-toi à avec lui ! T'as plus 4 ans.
Voilà... dans quelques jours, tout ça va sortir. Là, je le laisse tranquille et je ravale mes paroles, par égard à cette semaine de bac délicate à tout point de vue. Mais va falloir que ça se calme sérieusement.
Je t'aime mon lapin, y'a aucun doute là-dessus, mais là, honnêtement, tu me pètes les rouleaux.
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La photo du haut l'avait fait rire et il l'avait mise en couverture de sa page FB... C'était il y a longtemps...