Je suis pas trop là. J'ai beaucoup de choses à faire, à envisager, à estimer et j'ai un gosse qui passe son bac. Autant dire que je suis un chouïa débordée, donc pas trop présente... Et ça me chiffonne parce que j'aime bien écrire et te lire. Toujours est-il que je vais te livrer deux petites anecdotes en attendant d'avoir un peu plus de temps et quelque chose de plus consistant à te raconter...
L'abricot
A mon travail, tous les jours, on a des fruits à disposition pour la pause du matin. C'est cool. Ouais, j'ai de la chance... Des bananes, des kiwis, des clémentines, des dattes, des prunes, des pommes, des poires, pas de scoubidous (cette référence ne pouvant être comprise que par la frange la plus âgée - dont je fais partie - de l'auditoire). Et des abricots.
Hier matin, j'avise donc lesdits abricots orangés, lisses qui ont l'air délicieux. J'en prends deux. Je croque dedans avec ma main sous le menton pour parer l'attaque vicieuse de gouttes de jus sur mon tee-shirt.
Ben ça risquait pas, je l'ai compris au son.
Quand tu croques dans un abricot et que ça fait le même bruit que dans une pomme, tu comprends que tu ne risques pas d'avoir du jus qui coule sur le menton. Quand tu mâches ta bouchée d'abricot et qu'on a l'impression que t'es en train de manger une biscotte, y'a peu de chances que le jus s'échappe.
L'abricot qui croustille, c'est un concept. Ou c'est un peu tôt dans la saison, faut se rendre à l'évidence...
Il faut savoir attendre, ma Grosse Blonde, rien ne sert de se précipiter, on apprécie bien plus les choses que l'on a attendues...
Une leçon de philosophie de vie donnée par un abricot, je crois que ça me plait bien.
La patate
A mon travail, ceux qui le souhaitent peuvent se faire livrer un panier de légumes par une AMAP, le jeudi. Tu prends un abonnement et toutes les semaines, tu récupères ton cageot à la salle de pause. Je ne fais pas partie de celles qui les commandent (je l'ai fait il y a longtemps) car je n'ai pas suffisamment de discipline, d'envie et de recettes pour manger un cageot de légumes par semaine. Et puis j'adore les chips.
Pour autant, c'est une pratique sympathique et j'ai mon p'tit coeur qui a fondu de bonheur en apercevant ça hier martin, sous l'une des tables que nous avons à l'extérieur pour déjeuner ou prendre un café... (ouais, j'ai de la chance).
Une petite patate a dû s'échapper du cageot, mue par un instinct de sauvageonne qui ne veut pas finir autour d'un poulet rôti mais veut retourner à la terre. Elle a roulé sous la table et les conditions météo aidant, elle a germé et est désormais un joli plant de patate, qui pousse avec rien.
Cette vision m'enchante. Elle signifie qu'il y a de la place pour la liberté, qu'on peut résister devant l'adversité et que le destin est parfois formidable...
Cette petite patate est une leçon de vie et a ensoleillé ma journée pétrie de doutes et d'incertitude.
Cette petite patate va devenir mon gourou.
Quand un abricot pas mur et une patate sauvage te donnent des clés pour appréhender la vie, je ne sais pas si ça signifie que tu es au fond du trou ou s'il faut y voir un arc-en-ciel et des paillettes.
Je vais choisir la deuxième option.