Comme promis, je m'en vais te compter mon aventure à l'institut de beauté... J'aimerais bien faire un "minute par minute" comme le fait si parfaitement Caro, mais d'abord, je crois qu'elle a déposé un copyright et ensuite, je ne suis pas certaine d'avoir son talent !
J'avais donc eu en cadeau par mon CE pour Noël dernier un bon pour aller se faire papouiller (j'avais le choix entre ça et des bouteilles de pinard, comme quoi je ne suis pas SI alcoolique).
J'ai pris mon temps pour le rendez-vous. J'ai surtout eu du mal à avoir un rendez-vous à tel point que j'ai fini par poser un RTT sinon pour un samedi, ça reportait à 2015.
Le programme annoncé était : hammam, gommage au savon noir et "modelage". Ça veut dire massage, c'est de la sémantique d'esthéticienne parce que "massage", c'est réservé aux kinés. Ha ! Ha ! On en apprend des trucs ici mine de rien. J'avais rajouté une petite épilation de la wouachacha parce que tant qu'à faire, pas la peine de se déplacer pour rien (et puis c'était un peu la friche, faut dire) (c'était déménagement ou intimité, j'avais dû faire un choix).
Epilation : check Je te passe les détails, j'en déjà assez dit là-dessus.
On passe au gros morceau, le soin proprement dit, ça démarre par le hammam....
La jeune fille m'accompagne devant la cabine, m'indique un joli petit fauteuil oriental où je peux laisser mes affaires, me tend une serviette en coton pour poser sur le banc et me demande si j'ai pris mon maillot. Ben non. "Ah, je vais vous donner un slip jetable alors". Le mot slip jetable me fait frémir...
Pourquoi ne puis-je rester à poil puisque :
a) je suis toute seule dans le truc
b) y'a une petite serviette pour y poser mon fondement
c) je vieux de me faire épiler donc y'aura pas de poils de chatte qui vont traîner
J'ose pas le demander. Je prends le petit sachet, le déplie et je sens un rictus me tordre le coin des lèvres. C'est un string en non-tissé, avec une coupe... impossible. Deux ficelles et un grand "plastron". Je l'enfile, il me saucissonne l'aine, se glisse sous mon ventre et investit directement ma raie du cul s'y trouvant certainement bien au chaud. Pour le confort, on repassera, en revanche pour le ridicule, j'ai tout bon.
J'entre dans le hammam, un vrai beau hammam carrelé. Je n'y vois absolument rien et j'étouffe. Ça me fait toujours ça au début et du coup, il me faut absolument m'allonger et me forcer à respirer lentement, les yeux fermés, pour ne pas paniquer. Petit à petit, je m'habitue, je trouve une position confortable (enfin aussi confortable qu'on peut l'être, couchée sur un banc carrelé avec un string en papier qui irrite la raie)....
Je suis trempée, je respire doucement, je me lève pour aller me rafraîchir à la douche. Le hammam est le seul endroit où je peux me doucher à l'eau froide. Plusieurs fois.
Au bout d'un long moment entrecoupés de p'tites douches, la jeune fille entre en disant "Pffffiou, il fait chaud là-dedans". Bah oui, c'est un peu le concept.
"Je vais vous passer du savon noir pour émollier la peau (ça veut dire ramollir) et je reviens dans 5 minutes pour le gommage".
Ok.
Pas plus, hein ? Parce que lorsqu'elle a ouvert la porte, j'ai croisé mon reflet dans le miroir à l'extérieur et je suis écarlate. Pour la teinte, j'hésite entre homard (j'ai regardé Top Chef) et coquelicot (c'est mimi, un coquelicot). Elle étale le savon noir doucement, recto, verso, tout partout, en évitant soigneusement le string en papier détrempé puis ressort en refermant la porte.
C'est long. Je commence vraiment à avoir TRÈS chaud. Je sens mon cœur qui accélère, il manquerait plus que je fasse une crise cardiaque dans cette tenue (à poil, passe encore mais avec le fucking string.... la honte. T'imagines la gueule des pompiers ? Ça leur ferait la semaine en racontant aux collègues comment ils sont venus secourir un rôti de dindonneau vapeur).
J'entrouvre la porte, je crois que je suis à point. Elle arrive au bout de ... je sais pas, j'ai perdu toute notion du temps mais vu comment elle s'excuse, ça doit faire franchement plus de 5 minutes. "Vous avez chaud on dirait". Le mot Connasse est au bord de mes lèvres mais c'est elle qui va me masser alors je me retiens.
Elle chope la kessa (ou kassa) (comment on dit ?), me fait mettre debout et commence à frotter. Sa race. On est loin du gant en fourrure qui faisait jouir Anastasia-la-soumise dans 50 shades (d'ailleurs, elle aurait été plus sado-maso la relation s'il avait pris une kessa, le Christian Grey, comme quoi, c'est vraiment de la foutaise ce bouquin). Vas-y que je t'étrille, j'ai la peau qui bouloche... C'est efficace et pourtant, je fais partie de celles qui se gomment le corps toutes les semaines (oui Madame). Ça bouloche quand même et je vais être aussi douce qu'une joue de nourrisson. Elle me propose du shampooing et du gel douche pour me rincer, me dit qu'un petit peignoir m'attend devant la porte.
"Petit"peignoir. Je te confirme qu'il n'était absolument pas dimensionné à ma silhouette. Impossible de sortir comme ça, j'ai le bide, les seins et la chatte à l'air puisque j'ai jeté sans un regret le string en papier en sortant du hammam (déjà sec, c'est pas confort, alors trempé....)
J'entoure d'un geste gracieux une très grande serviette autour de moi et j'enfile le peignoir par-dessus en essayant d'avoir l'air digne. Je passe de dindonneau vapeur à homard en papillote.
Elle m'apporte un verre d'eau. "Vous avez eu chaud !"...
Comment tu t'appelles déjà ? Ça commence par un C., non ?
On se dirige vers la salle de massage. J'ôte la serviette et le peignoir et elle constate d'un coup d’œil que je n'ai plus de string. "Je vais vous en chercher un autre". Et merde.
Je m'allonge sur la table de massage, la serviette est épaisse et moelleuse, la lumière est douce, y'a de la musique relaxante (de la bossa nova) (c'est un salon oriental, mais tendance world fusion music, faut croire).
Elle me propose différentes huiles pour le massage : menthe, argan, fruits rouges ou rose. Je choisis rose. Après, je crois que je me suis à moitié endormie en bavant et en poussant de petits râles de plaisir...
Les pieds, mon Dieu, les pieds... Encore !
Recto-verso. Ah bon, c'est déjà fini ? Putain mais les minutes de hammam n'ont pas la même durée que les minutes de massage, doit y avoir une faille spatio-temporelle entre les deux pièces. L'odeur qui flotte est douce, fleurie. Le temps de me rhabiller, elle me prépare un thé à l'hibiscus et des pois chiches secs au sucre. Je plane.
Je me sens douce, chaude, sucrée.
Je suis un gros loukoum à la rose.
Tant mieux, ce sont mes préférés....