Il fait un temps dégueulasse : mouillé, du vent, tout pour niquer mon brushing. Mais ce n'est pas une raison pour ne pas essayer de chercher ce qui fait que parfois, la vie, c'est un kiwi.
La vie c'est un kiwi quand malgré les contraintes infernales liées à la désensibilisation, Crapaud-poilu va mieux. En tout cas, il n'éternue plus le matin et l'autre jour quand il a fait le grand ménage dans sa chambre, c'était le paradis : aucune narine chatouillée. Pour les graminées, forcément en ce moment on se rend pas bien compte mais on a bon espoir. Et puis surtout, ce qui est kiwi c'est qu'on va passer maintenant à une piqûre par mois au lieu d'une par semaine et ça, vraiment, c'est un kiwi.
La vie c'est pas un kiwi quand en ce moment, je ne suis plus opérationnelle après 21h00. 21h17, les bons jours. Je dors comme une marmotte, j'ai besoin de BEAUCOUP de sommeil, ce qui n'est pas pratique quand on a une maison avec moult choses à faire, comme toute femme d'intérieur qui se respecte (je ne me respecte pas beaucoup, sur ce plan là) (je suis une femme d'extérieur) (nan, je ne fais pas de sport).
En journée, ça va à peu près mais à partir de 18h30, je baille à m'en décrocher la mâchoire, je me couche, je lis une page (enfin les quinze premières lignes de la même page que je relis consciencieusement chaque soir) et je sombre. Tu vas me dire que c'est pas grave mais j'aime pas. Je crois que j'accumule pas mal de fatigue nerveuse et bah à un moment, faut que je me repose.... Faut s'écouter, oui, je sais.
La vie c'est un kiwi quand j'ai réussi cette semaine à faire toute seule une wonderful tresse africaine sur moi-même. Je suis assez douée pour la faire sur d'autres, mais sur soi, c'est plus dur. En fait, ce qui est difficile, c'est surtout de rester les bras en l'air pendant tout le temps du nattage, pas question de tout lâcher sous peine que tout se barre... On peut dire que c'est du sport ? Oui, on peut.
J'expérimente des tresses diverses... l'autre dimanche, pour aller au stage de samba, j'en avais fait une qui longeait le front et puis deux comme des tresses de Fifi Brindacier. J'ai eu plein de compliments... Kiwi capillaire !
La vie c'est pas un kiwi quand un jour cette semaine, j'ai récupéré Crapaud-poilu au lycée avec une toute petite mine chiffonnée et presque les larmes aux yeux. Impossible de savoir ce qui s'était passé, je n'ai pas insisté. Il est resté silencieux tout au long de la route du retour et le lendemain, ça avait l'air d'aller mieux. Est-ce qu'il s'est disputé avec des copains, est-ce qu'une vilaine lui a écrabouillé le coeur ? Je ne sais pas et je me suis sentie tellement impuissante... C'est pas marrant l'adolescence, et c'est pas marrant d'être la maman de l'adolescent.
La vie c'est un kiwi quand ma copine Domi m'a offert un sachet de petits yeux pour faire du #eyebombing. Elle est forte Domi, elle lit des trucs ici et après, hop ! un p'tit cadeau. Je croyais que les p'tits yeux étaient autocollants alors j'étais prête à en foutre partout. Oui, mais non. Mais comme ça me démangeait la connerie, j'en ai collé deux avec un bout de chewing-gum, dans ma voiture. La tronche de Crapaud-poilu quand il a baissé le pare-soleil ! Enorme !
La vie c'est un kiwi quand mercredi, on est allés au café avec mon p'tit chou et c'est lui qui a payé l'addition. Un lait-fraise pour moi et un sirop de pêche pour lui. J'ai trouvé ça tout mimi.
La vie c'est un kiwi quand je me fait toper sur le parking du bureau par quelqu'un que je ne connais pas et qui m'interpelle en disant "Excusez-moi, c'est bien vous qui avez écrit le livre ?" Heu, oui. Et de me faire tout plein de compliments trop gentils... J'étais un peu confuse. Après enquête, il s'agit d'une amie d'une de mes collègues de boulot qui venait la chercher... Un peu gênée mais très heureuse !
La vie c'est un kiwi quand cette photo qui, je n'en doute pas, va générer encore un paquet de commentaires salaces, m'a été adressée par une amie. Bon d'accord, je suis la première à y voir... quoi d'ailleurs ?
La vie c'est un kiwi quand aujourd'hui, c'est l'anniversaire de Biquet. Pour ne rien te cacher, Biquet, c'est le deuxième mari de Maman, celui qui nous a élevées Ninou-ma-soeur et moi comme ses propres filles, celui dont je parle en disant "mon père", de façon indifférente avec celui qui est aussi "mon père".
Biquet, il fait de la peinture, des tableaux magnifiques avec plein de couleurs, il écoute France Inter, il fait de la bonne cuisine, il préfère regarder des films en noir et blanc qui ont au moins 40 ans mais il aime aussi emmener ses petits enfants au cinéma pour aller voir Pirates des Caraïbes ou Moi, Moche et Méchant. Il rouspète après les feuilles qui jonchent le jardin, il joue au Solitaire sur son ordi, il lit des livres sur une tablette et il ne mange jamais les légumes en même temps que la viande. Il aime l'Afrique et le soleil chaud, il aime partir en voyage avec Maman et aller au spectacle. C'est le roi de la contrepèterie et du calembour éculé mais qu'on rigole quand même.
Il aime le vin rouge et il déteste le praliné... Comme quoi l'hérédité, ce n'est pas que génétique.
Joyeux anniv' mon Biquet.
Allez, des bises