Hier, je suis allée au salon Arts Atlantic, un salon d'art qui se tient tous les deux ans à La Rochelle. On appelle ça une "Biennale d'art contemporain". Ça fait très chic dit comme ça mais moi, j'y vais juste pour voir des belles choses. C'est déjà ma troisième édition et à chaque fois, c'est un rendez-vous que j'aime honorer.
J'aime déambuler dans les allées, laisser mon regard vagabonder parmi les stands, quelque fois une fraction de seconde et quelque fois plusieurs minutes. Parfois, je parle avec l'artiste. Parfois, l'artiste est cool, parfois, c'est un sale con prétentieux. Peu importe... je ne suis pas là pour me faire des copains mais pour envahir mon cerveau de beauté, de couleurs, de choses compréhensibles ou pas, de poésie.
L'art, c'est la récréation de ma tête, pouvoir s'imbiber de choses juste faites pour le plaisir, juste faites pour te faire frissonner le cortex. Et parfois, ça fait du bien. Voici quelque clichés, ceux qu'on a bien voulu me laisser prendre (ils ne sont pas tous cool, même quand on demande...)
Ma première photo. Une explosion de couleurs, une jambe sensuelle, il était grand et il captait la lumière... Je n'ai pas noté le nom de l'artiste, ça commence bien.
Un univers incroyable, celui d'Anne Limbour. Ses tableaux sont des bans de poissons aériens. Des poissons faits de plumes d'oiseaux, une rencontre improbable et magnifique, tenus par une simple épingle qui leur crée un oeil fixe. Elle faisait aussi des méduses dont les filament sont des plumes de marabout (peut-être)... C'était magique, magnifique.
Anne Limbour |
Anne Limbour |
Mika. Des personnages amoureux, des hommes, des femmes et celui-là dont j'ai adoré la légende. Il s'appelle Cupidon...
Mika |
Mika |
Ce tableau et un autre était présentés par une galerie. Ce que n'exprime pas du tout la photo, c'était la brillance incroyable de la toile. Il y a dessus une sorte de vernis ou de résine. Et on pourrait croire qu'il y a une base photographique... Pas du tout ! C'est une peinture à l'huile, sublime, lumineuse. L'artiste s'appelle Gab et le tableau d'à côté était encore plus beau. Tu peux le voir ICI (c'est celui qui s'intitule "il va m'aimer, j'en suis sûre"). Des détails incroyables, une précision et une poésie merveilleuses.
Gab |
Ça, c'était étrange et amusant. Une toile peinte avec par dessus un plexiglas peint à son tour. Ce qui fait que lorsque tu bouges, l'impression visuelle du tableau change !
Alain Bert |
Cette artiste-là, Laurence Lamandais, avait un très grand stand et de grands toiles abstraites, avec beaucoup de peinture, des épaisseurs, des couches et des couches d'huile. J'ai discuté un moment avec son mari, il était très gentil. Il m'a dit qu'elle était "cotée Drouot". J'ai hoché la tête. Je suppose que ça veut dire "chère".... Il m'a demandé ce que j'aimais dans ces tableaux... Je ne sais pas, ça me procure de l'émotion. C'est juste beau.
Je me souviens d'une phrase qu'avait dit Biquet il y a longtemps (Biquet peint aussi), c'est que ça semble toujours facile de mettre des grands coups de pinceaux au hasard, mais que c'est hyper compliqué. C'était exactement ça. Ma photo ne lui rend pas hommage, il y avait aussi un autre tableau gigantesque intitulé Kaleïdoscope, je suis restée scotchée.
Laurence Lamandais |
Là, je me suis fait un peu jeter au début par le mari de l'artiste. "Pourquoi vous prenez une photo ?" d'un air super pas cool... Ben, parce que je trouve ça beau et que je voudrais la montrer à mon fils, j'ai répondu avec un sourire... Il m'a prise de haut et après s'est un peu détendu quand je lui ai dit que je trouvais ça magnifique, ce qui était vrai. Il y a une intensité incroyable dans les couleurs. On a discuté un peu, il m'a décroché un tableau du mur pour montrer que les couleurs étaient différentes sous la lumière naturelle, que c'était des pigments naturels, des glacis. C'était gentil mais la première impression m'a un peu refroidie.
En revanche, la tableau reste l'un de mes préférés sur ce salon... Il s'appelle "Chine", par Angius.
Angius |
Ça, c'est plus pour le côté rigolo. De loin, une grande photo d'un corps de femme en culotte. De tout près, des milliers de photos de petites culottes, de strings, de tangas et des fois de chattes à moitié à l'air. En voilà un qui a dû se dire que faire de l'art en assouvissant ses fantasmes, c'était faire d'une pierre deux coups (d'une paire de couilles ?)
Le détail, vu de tout près... ;-) |
L'un de mes gros coups de cœur. J'ai voté pour elle pour le le prix du public ! Elle s'appelle Marie-Ange Daudé et elle conçoit de gros cœurs (des gros cœurs pour un coup de cœur, ha ha) à partir de matériaux recyclés de toute sorte : des composants électroniques, des morceaux de papier, des canettes, des bouts de métal. A chaque fois, un gros cœur en relief. Celui-là est fait de ces capsules métalliques qu'on trouve sur les bouteilles de vin. JE VEUX ÇA !
Marie-Ange Daudé - Je t'aime #23 |
Vu de près... |
El Peon, artiste et grapheur rochelais. Il est là à chaque fois. J'ai bien aimé sa grosse Marylin.
El Peon |
Sylvie Guyomard n'était pas sur le stand à ce moment-là mais quelqu'un qui était avec elle. Lorsque j'ai demandé si je pouvais prendre une photo. Il m'a dit "uniquement si c'est pour un gros magazine". Ah. Bah non. C'est pour mon blog. "Hors de question". Je lui ai demandé pourquoi, il disait qu'il ne fallait pas exagérer, que c'était quand même gonflé, que l'art, ça méritait mieux, gnagnagna.... Un con. Et puis il a dit oui. Surtout que franchement, c'était pas pour en dire du mal puisque j'ai beaucoup aimé. Elle travaille l'ardoise en empilement, comme des écailles. Et aussi "depuis peu" des tôles rouillées en superposition. De loin, on dirait des photos aériennes qui montrerait une côte et des vagues...
Sylvie Guyomard |
Voilà, c'était un petit tour... Y'a beau dire, moi je suis fan. Si j'avais de sous, vraiment des sous, je crois que ça ne me dérangerait de coller 2000 euros dans un tableau. Juste pour le plaisir d'avoir une belle chose chez moi (j'en ai déjà des beaux tableaux, mais je n'ai jamais mis ce prix là, même si on a déjà payé... 200 euros, ce qui est beaucoup au regard de nos revenus). Avec une telle somme, c'est vrai qu'on peut faire plein de choses, mais le plaisir de voir quelque chose qui te secoue la pulpe du fond, ça n'a pas de prix.
Enfin si mais bon.