On était à peu près quarante.
Le surdo en bandoulière, j'ai vu les sourires, les gosses qui se mettent les mains sur les oreilles parce que ça tape trop fort, les gens aux terrasses des resto qui s'interrompent le temps de notre passage.
Ça envoyait du gros son, c'était bon.
Au fur et à mesure, le public change un peu : viennent se coller à nous les mecs bourrés, voire très bourrés, ils sont contents. Tiens, ça sentirait pas un peu LA DROGUE, juste là ?
Si, grave.
On continue, le public s’agglutine, on continue encore puis on fait une pause, salutaire. Je décroche le surdo, mes reins soufflent et espèrent que c'est la fin.
Hey Madame ! Quand est-ce que vous recommencez à jouer ?
Bientôt... Laisse-nous 5 minutes...
On repart. Le public est à fond, nous un peu moins, la fatigue aidant... C'est quand même génial. C'est là qu'on se rend compte à quoi servent ces heures de répétition.
Il est minuit, je n'en peux plus, j'ai chaud, j'ai mal partout, ça fait à peu près 4 heures qu'on joue.
Il me reste à rentrer à la voiture, encore porter le surdo, tout mon corps me fait mal.
C'était un 21 juin, c'était la Fête de la Musique, et c'était MAGNIFIQUE !