Il ne t'a pas échappé que je suis donc malade (sauf si t'es pas venu depuis un moment mais c'est pas grave, je suis pas rancunière). Je vais te raconter comme je fais quand je suis malade, ce qui n'est surtout pas une ligne de conduite à s'approprier vu que c'est complètement nul.
J1 - le fond de ma gorge me pique
Je pense la moitié de l'après-midi que j'ai une miette de coincée derrière l'amygdale. Je n'y prête pas plus attention, ce que je ne vois pas, ce à quoi je ne pense pas... n'existe pas.
J2 - ça pique et j'ai du mal à avaler
Fais chier, depuis le temps, la miette a dû ramollir et doit être digérée, ce n'est donc pas ça. Je fouille dans la pharmacie et trouve un tube de Lysopaïne (je prenais déjà ça quand j'étais p'tite, ça doit donc être un bon remède). Je prends un ibuprofène en me disant que c'est anti-inflammatoire et que ça devrait aller. A 14h, j'ai vidé la moitié du tube de Lysopaïne et bu au moins trois tisanes au thym (antiseptique). Je pense que je suis sur la bonne voie.
J3 - j'ai la tête en vrac et la gorge en feu
Mince, mince, mince. Je me lève le matin un peu en nage, genre comme si j'avais eu de la fièvre. J'ai eu de la fièvre. Ibuprofène, Lysopaïne et... je fouille dans la pharmacie (la pharmacie chez moi est dans ma chambre, trois tiroirs du dressing, côté Chouchou). Cherchons. Tiens, un spray pour la maux de gorge. Tiens, un autre !
Voyons voir, le premier est périmé de 2008 et l'autre à fin 2011. Je tente le plus récent. Oh fucking god ! Je manque de vomir. La date de péremption sur le spray, c'est surtout parce que ça prend un goût infâme. Je rince à l'eau pure et décide de le jeter. Des fois, je me dis que je ne suis pas nette.
Je pars bosser. J'ai une sale gueule, la faute au spray périmé qui m'a fait crisper tout le visage.
En fin de journée, ça devient assez intolérable, j'ai beaucoup de mal à avaler et même l'air me brûle. Je regarde ma gorge dans le filtre miroir de mon téléphone : c'est rouge, y'a pas de doute. Je vais quand même aller à la musique mais je passe par la pharmacie. Elle me donne du Maxilase en comprimé (maux de gorge peu intenses...) et un spray à la lidocaïne pour endormir. Super. Je pense à prendre des actions chez le producteur d'ibuprofène, je suis shootée. La répèt' est longue, je suis vannée, je rentre, je me couche. Pitoyable
J4 - toute la nuit, j'ai sué comme un cheval de course à Longchamps
A mon avis la fièvre cette nuit, elle a pas fait semblant. Mon oreiller est trempé. Je frissonne sous la douche trop chaude, je suis comme enveloppé d'un nuage et l'idée même de devoir boire de l'eau m'est intolérable. Il va falloir me rendre à l'évidence, je suis malade. Vraiment. Impossible de ne pas aller bosser ce matin-là, j'ai des impératifs... impératifs et ma collègue est en congés.
Je suis au radar, complètement stone et j'ai du mal à parler. J'appelle le médecin et j'obtiens un rendez-vous le soir-même pour ... 19h45. Comme elle n'a jamais moins d'une heure de retard, j'ai pas le cul sorti des ronces comme a dit justement l'une d'entre vous l'autre jour.
A midi et demi, JE QUITTE LE BUREAU. Je crois que c'est la première fois ou presque. Je rentre comme je peux, je me couche illico et dors sur le canapé, sous l'édredon jusqu'au soir. Crapaud-poilu rentre avec sa grand-mère et me regarde d'un drôle d'air. Je suis verte. Il m'accompagne chez le Docteur. J'attends 1 heure et demie. Je crois que je vais m'évanouir, la fièvre est en train de se taper un sprint (je te raconterai les gens de la salle d'attente une autre fois) (j'ai failli commettre un double homicide, mère et morveux).
La doctoresse a flippé. Elle m'a engueulé en me disant "de toute façon, je sais bien que quand vous venez, c'est que c'est arrivé au bout du bout".
Attention, le paragraphe du dessous est un peu hard.
L'angine a provoqué des abcès sur les amygdales, j'avais la tension à 9.6 (ce qui est complètement inhabituel chez moi) et en gros, elle m'a dit que 24 heures plus tard il aurait fallu que j'aille aux Urgences et que je me fasse intuber parce que je ne pouvais plus respirer. Voilàààà. Antibiotiques à hautes doses et corticoïdes. Maxilase, tu peux aller te rhabiller.
Je sors de chez elle à 21h15, la pharmacie est fermée. Je prends un Doliprane pour essayer de mater cette fucking fièvre et je cherche du Célestène dans mon tiroir à médocs.
Je prends une Célestamine d'avril 2012 en attendant d'aller à la pharmacie le lendemain matin.
Ben quoi ?
***
Y'a pas de moral à cette histoire si ce n'est qu'il faut que j'arrête de croire que parce que je lis Top Santé deux fois par an, je suis médecin.
Quoique. Je vais quand même pas aller chez le médecin à chaque fois que j'ai une miette dans le fond de la gorge derrière la palatine.