Elle était jeune, souriante, blonde comme les blés.
Elle avait deux tout petits enfants.
Elle nous a quittés hier, nous laissant nous, les laissant, eux, pour un ailleurs qu'on lui souhaite meilleur.
A eux, à nous, il reste la douleur de son absence, son sourire, nos souvenirs.
C'était une collègue, une de celles dont je ne peux pas dire réellement qu'elle était une amie, mais qui faisait partie de cet entre-deux des gens qu'on aime bien, de ceux auprès de qui on s'assoit volontiers à l'heure du déjeuner, parce qu'on aura toujours quelque chose à se dire. Un peu plus qu'une simple collègue, un peu moins qu'une amie.
La mort fait partie de nous, le savoir ne change rien à ce terrible sentiment d'injustice.
Elle était bien trop jeune...
Je vais être en pause quelques jours, les amis, pas le coeur de faire rire... Je sais que tu comprendras.
Alors, parce qu'il m'avait profondément marquée, je vais simplement te laisser dessous, ce texte bouleversant laissé un jour par Smouik à l'occasion d'un billet, il y a tout juste un an.
L., je pense à toi.
* * *
La mort n'est rien, je suis seulement passé dans la pièce à côté.
Je suis moi. Vous êtes vous.
Ce que j'étais pour vous, je le suis toujours.
Donnez-moi le nom que vous m'avez toujours donné,
Parlez-moi comme vous l'avez toujours fait.
N'employez pas un ton différent,
Ne prenez pas un air solennel ou triste.
Continuez à rire de ce qui nous faisait rire ensemble.
Priez, souriez, pensez à moi, priez pour moi.
Que mon nom soit prononcé à la maison comme il l'a toujours été,
Sans emphase d'aucune sorte, sans une trace d'ombre.
La vie signifie tout ce qu'elle a toujours été.
Le fil n'est pas coupé.
Pourquoi serais-je hors de vos pensées, simplement parce que je suis hors de votre vue ?
Je ne suis pas loin, juste de l'autre côté du chemin.
Henry Scott-Holland, d'après un texte de St Augustin