Décidément, y'en a des premières fois pendants ces vacances : première fois que je pars toute seule avec Crapaud-poilu, première fois que je pars volontairement sans sèche-cheveux (faut qu'on parle des cheveux, faut que je te raconte l'évolution de la bouclette)... et première fois que je fais de la peinture. Si, si.
Un petit préambule s'impose... Malgré le fait que mon futur ex-mari et moi ayons acheté une étable pour en faire une maison, il y a 10 ans, je n'ai jamais fait de peinture. Ni grand-chose d'autre d'ailleurs pour retaper la maison. J'ai fait le commis, c'est-à-dire celle qui balaye, celle qui fait les tours à la déchetterie, celle qui tend les outils, celle qui se fait copieusement engueuler pour tout et n'importe quoi. Ah si, je me suis cognée toute la laine de verre du premier étage parce que lui ne supportait pas. Alors que moi non plus, mais j'étais trop contente que finalement, il me confie une tâche sans rechigner. Du coup, j'ai brassé les rouleaux comme si c'était de la soie sauvage.
Parmi les choses qui m'ont terriblement blessées dans notre relation, parmi celles qui ont fait que je suis partie, cette absence totale de confiance en mes capacités, totalement injustifiée puisque je n'avais même pas le droit d'essayer, cette manière abrupte de me rabaisser au rang de bonne à rien, précisément cette sensation-là, a laissé beaucoup de vilaines cicatrices et une façon permanente de douter de moi dès qu'on attaque le sujet du bricolage.
Et puis merde. Comme une sorte de cure de désintox de ma supposée incapacité, j'ai décidé de faire des trucs toute seule dans mon nouveau chez moi. Si effectivement, je suis mauvaise, au moins je le saurai de moi-même et pas parce qu'on l'aura arbitrairement décidé pour moi. Bordel.
Objectif 1 : La barre à colliers
Hé hé ! Je suis très fière de moi. Après avoir fureté sur Pinterest entre autres, j'ai décidé de passer à l'attaque sachant que je n'ai pas de perceuse et pas beaucoup de place pour bricoler (le milieu du salon n'était pas à proprement parler le meilleur atelier).
Résultat : Génial ! (enfin moi, ça me plait)
Deux crochets adhésifs de bonne qualité qui peuvent supporter environ 1.8 kg chacun. Une mini-barre à rideau extensible. Une bonne demi-heure pour prendre les mesures et s'assurer que le bordel était droit, sachant que je n'avais pas de niveau à bulle. Et voilà !
Alors forcément, comme ça, l'exploit semble mineur mais je te jure que c'est comme si j'avais fait le marathon (j'écris en écoutant les commentaires pourris, misogynes et l'humour à deux balles de Patrick Montel en regardant du coin de mon oeil droit les filles courir sous la pluie à Zurich).
Objectif 2 : Repeindre la desserte de cuisine
Lorsque j'avais emménagé rapidement dans mon nouveau chez-moi, plein d'amis chers m'avaient donné des trucs : un frigo, un micro-ondes, une table, des chaises, une table basse et une desserte de cuisine. Entre autres... (je t'ai déjà dit que j'ai des amis merveilleux ?)
La desserte de cuisine était bleu 2 CV et j'ai décidé de la repeindre en vert acide, un peu jaune. Une nuance que je kiffe à mort. Maman et Biquet m'avait offert une carte-cadeau Leroy-Merlin et Solène m'a prêté du matos aussi.
Alors c'est parti. Début juillet, j'ai commencé par lessiver et poncer. Il m'avait semblé que c'était un bon début, je crois que j'avais vu une émission de télé là-dessus un jour. Jusque là, tout va bien.
Et puis... j'ai laissé tomber. Peur d'attaquer la suite, comment vais-je y arriver ? Et si au bout du compte, il avait vu juste ? Et si, effectivement, j'étais bonne à rien.?...
Peur.
Les vacances.... C'est le moment où jamais. Bon Dieu d'là ma Grosse, t'es pas plus con qu'une autre !
On y va : j'installe une bâche dans le salon (mon balcon est un peu juste, y'a du vent et de la poussière) et je me dis quand même qu'il serait plus sage de commencer par le dessous.
Comme Pinterest est mon ami, je mets en pratique une astuce vue un jour (qui aurait dit qu'un jour ça allait me servir ?!) Un élastique en travers du pot te permet d'essuyer ton pinceau sans en foutre plein sur le bord... Hé ! hé ! Je me sens confiante et je suis à deux doigts d'aller m'acheter un salopette rouge et de me faire des tresses. Valérie Damidot est en moi.
Pour le dessus, je le fais avec un petit rouleau. Celui-là avait des poils un peu longs, donc j'ai envoyé Crapaud-poilu en chercher un autre chez Leroy-Merlin, moins touffu. Le résultat est plus lisse.
Une nuit de séchage, un deuxième coup de ponçage léger. Merde bordel de cul, j'ai des coulures. Pfff....
Et voilà, je suis bonne à rien ! En fait, c'est pas si grave, elles sont dessous. Je gratte un peu et je me dis que ça ira.
Deuxième couche, un peu plus épaisse... Et là... tadam !!
Je suis ravie, très fière. Ok, c'est loin d'être parfait mais franchement, c'est pas si mal... J'ai pas trop de traces de pinceau, j'ai quelques coulures dessous mais on s'en tape et finalement, je peux le faire.
C'est ça ma plus grande victoire... J'y suis arrivée toute seule.
Maintenant, ôtez-moi ce pinceau des mains, je sens que je vais attaquer le mur du couloir.